Architecte informatique, architecte transverse, avec un solide bagage de développeur… Et rien de classique dans son itinéraire.
C’est un processus qui échappe à beaucoup : l’avancement autonome d’un individu construisant son propre parcours. En dehors des schémas pré-établis, des conventions. Ce processus qui échappe aux mœurs françaises peut-être. Et ce terme qui caractérise ceux qui apprennent par eux-mêmes, sans structure, sans professeur, au sens scolaire du terme. Les self made men ou women, comme on peut les appeler. Plus communément : les autodidactes.
Quand un parcours autodidacte conduit à une carrière dans le développement… et comme architecte informatique
Pascal est de ceux-là.
En effet, il occupe aujourd’hui un poste d’architecte informatique transverse. Et un regard, même rapide, sur son parcours nous le confirme d’emblée : celui-ci s’est construit avec la passion pour moteur. Indéniablement.
Un parcours hors des standards
Pascal nous explique le bac passé dans un contexte encore peu favorable à l’émergence des métiers informatiques. Il décrit l’environnement étudiant et professionnel encore frileux, où l’on se cantonne à l’informatique de gestion orientée Cobol et grands systèmes. Avec cette envie d’autre chose qui le caractérise, et un attrait déjà très vif pour les nouvelles technologies, il ne trouve pas son compte dans le panorama et le choix de formations. Et opte donc pour une filière électronique et automatismes pour se rapprocher de sa première passion.
La suite sera une construction faite de paliers, d’attentes, d’espoirs… de travail et aussi de liens humains, tout simplement. Ainsi, lors d’une première mission à priori rébarbative aux débuts de sa carrière, il est incité par une de ses proches à persévérer, pérenniser. Cette mission un peu ennuyeuse ? Elle a fini par déboucher sur des rencontres, un changement de poste, une progression de salaire… Certainement pas un détail, mais un élément parmi d’autres, cependant, si l’on regarde de l’extérieur. En effet: une évolution ne fait pas une carrière dans son intégralité.
Dans l’ensemble, Pascal crédite ses rencontres. Lui qui considère avoir eu « de la chance, beaucoup de chance » tient à saluer deux personnes particulièrement importantes. Des êtres brillants « comme on aimerait en rencontrer plus souvent », et qui lui ont beaucoup appris : Patrick I. et Emmanuel D. A ses yeux, ce genre d’échanges qui contribuent à la formation continue, une alternative passionnante et des plus stimulantes au long d’une carrière. Ces rencontres, finalement, sont autant de pépites qui jalonnent une vie pro. Lui-même a su, des années après, qu’il avait été une source d’inspiration pour un collaborateur : certainement le plus beau compliment qu’il ait reçu, à ses yeux.
Un personnage de valeurs
Parce que chez lui, le professionnel va de pair avec l’humain, invariablement. L’humain toujours amoureux de son activité. Avec humilité toujours, Pascal laisse percevoir ce que représente, finalement, réussir sa vie : exercer un métier que l’on aime. Humilité, parce que c’est ainsi qu’il présente, et naturellement : pas de glorification, pas de fanfaronnade. On sent le recul, la réflexion, la voix posée, le sérieux de l’homme mais aussi, l’étincelle. Et parfois et subtilement, un fond de ce sentiment d’imposture propre aux autodidactes.
Par ailleurs, il énonce se sentir plus comme un débutant qu’un expert. Voilà qui démontre qu’après un trajet construit de travail et des compétences maintes fois éprouvées, la remise en question demeure : peut-être une des clefs de la progression et de l’évolution constantes. Ne jamais se reposer sur ses lauriers. Et, en outre : faire preuve de patience. Et Pascal insiste à ce sujet, et commente : « c’est une notion paradoxale dans un monde où il faudrait toujours aller plus vite. Mais elle est importante dans le développement, il ne faut pas foncer mais prendre le temps de comprendre l’intégralité d’un problème posé. Un développeur doit saisir l’impact de ses actions ».
Son métier, le challenge au quotidien
Il explique son poste et sa mission : dans le cadre de la création d’une application bancaire, il s’est challengé. Il a pu construire sur un Framework, sur une technologie qu’il ne connaissait pas. En fin de compte, l’avantage est là : capter l’intérêt des développeurs. Autre bénéfice, et non des moindres : rester professionnellement et intellectuellement éveillé, en phase avec l’actualité. Le défi par excellence, non ?
Il le dit clairement : l’idée, et l’objectif, pour un développeur ; c’est de progresser.
Et d’ailleurs, pour ce qui est de se mettre à jour, « c’est compliqué », déclare-t-il. Chacun y va de ses capacités et de sa méthodologie, en fonction du contexte aussi. « Lorsque certains profils décrochent des formations régulièrement, cela représente un intérêt pour l’entreprise, qui développe l’expertise de ses forces vives». Souvent, c’est sur le tas, au fil de l’eau. En appliquant. En travaillant sur des projets, pros ou persos. On évoque Github, par exemple, « de bonnes plateformes, propices à des expériences enrichissantes, mais difficiles à placer entre sa vie professionnelle et sa vie personnelle, d’ailleurs ». Il souligne au passage la rigueur technique dont il est question dans l’univers OpenSource, qui tire ce type de projets vers le haut.
Vie professionnelle, vie privée : une question subtile d’équilibre
Et l’équilibre entre la vie professionnelle et privée, on en parle, justement.
Cette vaste question fait sens tout au long d’une carrière. Dans son cas, c’est un équilibre qu’il a dû surveiller sans relâche, étudier. Il déplore un certain manque de motivation et d’entrain, de passion chez une catégorie de professionnels du secteur. D’après lui, dans le domaine du développement, la passion ne fait pas forcément loi. Pour sa part, pas de doute : l’enthousiasme est toujours là. Bel et bien là. Cela étant dit, il pourrait vite devenir envahissant, au même titre que nombre de passions. A un moment, peut-être faut-il se rationner… Sûrement, d’après son expérience. Pour autant, il concède prendre encore sur son temps personnel pour apprendre : indispensable pour progresser. Mais la balance entre les deux est un travail de chaque instant.
Parce que cette question, finalement, apparaît en toile de fond dans les échanges qu’on peut avoir avec Pascal. Son cercle proche et sa famille occupent pour lui une place de choix, inaltérable et précieuse.
Et aujourd’hui, les perspectives ?
Progresser, in fine : un leitmotiv pour cet amoureux de la technologie qui ne se voit pas se reposer sur ses lauriers. « Tu y vas, tu casses les montagnes » dit-il comme pour résumer motivation et évolution. Et aujourd’hui ? Les opportunités de chef de projet ne l’intéressent guerre. Ne se sentant pas manager dans l’âme, Pascal conclue que « archi, ça [lui] plait bien, qu’[il]fait ce qu’[il] aime », et que d’ailleurs, ce qu’il aime, entre autres, c’est « faire du beau code, parce qu’un beau code est rarement mauvais ». Et garder en tête et comme moteur, encore une fois, l’idée de continuellement rester éveillé, garder l’esprit alerte.
Le mot de la fin ? « Les choses sont ce qu’elles sont, et j’en suis heureux aujourd’hui. Patience et abnégation font plus que force ni que rage», pour se réapproprier, avec le sourire, une formule bien connue.
Merci à Pascal, consultant Delane SI.